lundi 10 février 2014

Lointaine Ophelia

S'il m'arrive d'oublier, cela ne dure pas.
Son image aussitôt me revient, limpide et magnifique,
Et se bousculent en mon âme étriquée, ces éclats de bonheur et de détresse
Qui m'enivrent autant qu'ils me déchirent.

À l'en chasser je ne peux me résoudre,
Comblant ce vide haï de chimères et de souvenirs.
Je ne peux qu'encaisser, misérable être ballotté par un manque incisif,
Fait de pensées éparses et étranges.

Je me languis, parfaitement incapable
D'abandonner cette flammèche d'un plaisir doucereux
Parmi le brasier tout-puissant qui m'habite et, sans répit, me pousse avant;
La rupture n'est pas, elle paraît.

Mon seul remède est sa compagnie;
Sa main dans la mienne, ses lèvres sur mon front
Me revigorent alors qu'enfin, le temps disloqué recouvre son cours véritable.

-Dimitri Prica

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